Fidelity sur la zone EMEA: l’argument de la décote.

L’argument « GROWTH » (valeurs de croissance dans des pays à forte croissance) paraît naturel s’agissant des zones émergentes. Qu’en est-il d’un point de vue davantage « VALUE » (valeurs décotées) ? Par Nick Price – Fidelity Worldwide Investment.


Le potentiel économique conjugué de l’Europe émergente, du Moyen-Orient et de l’Afrique (« EMEA ») est souvent sous-estimé par la capitalisation encore relativement faible de la région. C’est la raison pour laquelle elle est souvent sous-représentée dans de nombreux portefeuilles. Pourtant la zone EMEA bénéficie de meilleures perspectives de croissance structurelle. De plus, les actions de la zone sont loin d’être “chères”.

Si l’on s’appuie sur les mesures traditionnelles de valorisation, les actions internationales semblent maintenant sous-valorisées. Mais quelle région est concrètement la « moins chère », la plus attractive pour un investisseur enclin à reprendre du risque dans son portefeuille ?

En se concentrant uniquement sur le Price-Earnings Ratio (P.E.R), la réponse semble sans équivoque. Le PER actuel estimé de la région EMEA est aujourd’hui de 7.8, ce qui, rapporté aux autres PER de la région, apparaît extrêmement attrayant, notamment face aux actions émergentes avec un P.E.R de 9.7.La région EMEA semble également considérablement sous-valorisée lorsque l’on rapporte son P.E.R à celui de l’Europe (10.6) ou même des Etats-Unis (12.8).

Source: Bank of America Merrill Lynch, 06.08.2012 (P.E.R mis à jour au 05.09.2012
Un rapport récent public par Bank of America Merrill Lynch (BAML) a poussé l’étude un peu plus loin en calculant les Z-scores pour les moyennes historiques des PER des différentes régions. L’indicateur Z-score est un outil statistique permettant de mesurer l’écart entre les PER actuels des zones par rapport à leur moyenne historique – dans le cas présent, les PER moyens sur 10 ans.Avec un z-score de -1,5 le rapport BAML démontre que la région EMEA demeure de loin la zone plus en-deçà de sa moyenne à 10 ans, confirmant son caractère moins « onéreux », comparaison faite avec les autres régions et favorisant un retour à la moyenne historique des plus intéressant.

Evidemment, la valorisation ne se limite pas qu’au simple « Price Earnings Ratio ». Le rapport BALM analyse également deux autres outils de mesure :

  • La région EMEA est la seconde zone la plus sous-valorisée si l’on se réfère à l’indicateur « price-to-book (P/B) », avec un ratio de 1,3 comparé au 1,1 pour la région Asie-Pacifique. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les deux ratios sont bien en-deçà de leur moyenne historique, comme le démontre leur z-score respectif.
  • Les niveaux de rendement (« yield ») fournissent une autre approche dans la mesure de la valorisation. D’après ce même rapport, parmi les 6 grandes régions, la zone EMEA offre actuellement le deuxième plus haut niveau de rendement avec 3.6%, (ex-æquo avec l’Amérique Latine), alors que l’Europe l’emporte avec un taux de rendement atteignant les 4%. Cependant, la région EMEA se propulse à la première place quant à son niveau de croissance des dividendes qui atteint les 11.2%, devançant de facto les autres régions.

Les arguments apportés par les diverses mesures de valorisation (P.E.R, « Price to book », taux de rendement) sont des éléments discriminants dans les choix d’allocation et concrétisent aujourd’hui l’idée d’un retour aux investissements sur les actifs les plus risqués. Ils confirment les facteurs structurels favorables à l’investissement sur la zone EMEA : diversification géographique, taux de croissance des économies, consumérisme croissant et matières premières.

source : Fidelity Worldwide Investment – diffusion du 13/09/2012